Mardi 11 avril
La vie à Pékin est comme un tourbillon: tout le monde se dépêche, tout se passe vite, tout se fait à un rythme vertigineux... Un véritable choc culturel inverse. Comme toujours, la vie est aisée pour certains mais difficile pour les autres. Je suis allée chez un coiffeur le week-end, il n'y a pas besoin d'un rendez-vous, pour un équivalent de 5 euros, le jeune homme a travaillé soigneusement pendant presque deux heures sur mes cheveux courts... Je n'ai pas compris pourquoi il a passé tellement de temps pour une coupe, je n'ai rien dit mais je me sens coupable. Il a 35 ans, marié depuis dix ans mais sans enfant. "Nous n'avons pas d'argent, notre seule chambre ne suffirait pas pour une famille de trois, et si jamais ma femme - elle est coiffeuse aussi - doit s'occuper de l'enfant et ne peut plus travailler, il y aurait trop de stress au niveau financier." Une vingtaine de jeunes hommes et femmes travaillent dans ce salon de coiffure. Ils travaillent six jours par semaine, de 9h jusqu'à 21h, mais s'il y a encore de clients arrivant à 21h pile, il faut quand même les servir. Ils sont plutôt libre à choisir un jour de congé, mais seulement entre lundi et jeudi, tout le monde doit travailler de vendredi à dimanche. C'est un modele professionel typiquement chinois : le 996 - on travaille de 9h du matin à 9h du soir, et six jours par semaine. Personne n'a entendu parler de "burn-out" ici. Tout le monde se réjouit de pouvoir enfin recommencer une vie normale après la pandémie.
Mais le masque est toujours obligatoire dans le métro. Des gardes de sécurité patrouillent les rames sans s'arrêter pour assurer que tout le monde en porte un. Dans notre agence de presse cela n'est plus obligatoire, mais pas mal de la moitié de tous les salariés portent encore des masques même devant leur propre ordinateur.
C'est triste comment on dépend de son téléphone portable en Chine: personne utilise un porte-feuille, tous achats sont faits avec un portable, une appli et un QR code, on prend le bus, le métro, le taxi, le train et le vol avec son portable et le ticket numérique dedans, on se gare sans payer un frais sur place: ça c'est fait automatiquement par une appli. Pour télécharger toutes ces applis, il faut fournir toutes les données, nom, adresse, numéro de téléphone, numéro de la carte d'identité. En effet, quand on se déplace, son trajet est bien évident et transparent à ceux qui veulent le surveiller. Oui, un grand frère nous surveille. Hônnetement, après avoir connu un monde de liberté, je me sens parfois prisonnière de cette vie familière et étrangère à la fois. "Ça ira, et bientôt tu te sentira comme si tu n'étais jamais partie! " Ainsi dit Lawrence. Je souhaite qu'il ait raison.
Woody a 20 ans depuis dimanche. Il a bien passé la journée chez sa tante, une cousine de Lawrence, à Cottingham. La famille n'est pas croyante mais il a partagé l'Evangile avec eux. Sans aucune information sur une église dans le bourg, il a invité toute la famille à regarder le livestream de son église à Leamington Spa, celui que j'ai eu hâte à suivre moi aussi mais en vain. Le site n'est pas bloqué mais je n'ai entendu que quelque phrases coupées par ci et par là. Pour des raisons inconnues, je ne peux pas me connecter sur Zoom non plus, le système me dit que l'accès gratuit est interdit dans cette région. Le Seigneur a certainement préparé une église pour moi, j'en suis sûre.
Voilà quelques photos de Woody prises dimance après-midi. Il est allé déjeuner à York avec la famille de sa tante. Merci Seigneur pour cette belle occasion !
Joyeux anniversaire Woody !
Le premier morceau à David, son cousin de 16 ans.
Tous les plats chinois.